Ovide ? Salopard sexiste, non ?

"Que chaque femme apprenne donc à se connaître, et se présente aux amoureux combats dans l'attitude la plus favorable. La même posture ne convient pas à toutes. 
Que celle qui brille par les attraits du visage, s'étende sur le dos; que celle qui s'enorgueillit de sa croupe élégante, en offre à nos yeux toutes les richesses. Mélanion portait sur ses épaules les jambes d'Atalante : si les vôtres ont la même beauté, placez-les de la même manière. 
Si vous êtes de petite taille, que votre amant fasse l'office de coursier : jamais Andromaque à la haute stature ne prit cette position avec Hector. 
Celle qui est remarquable par sa longue taille doit appuyer ses genoux sur le lit, la tête légèrement inclinée. Si vos cuisses ont tout le charme de la jeunesse; si votre gorge est sans défaut, que votre amant, debout, vous voie obliquement étendue devant lui. 
Ne rougissez pas de délier votre chevelure comme une bacchante thessalienne, et de la laisser flotter éparse sur vos épaules. Si les travaux de Lucine ont sillonné de rides votre flanc, telle que le Parthe agile, combattez en tournant le dos. Vénus a mille manières de prendre ses ébats, mais la plus simple, la moins fatigante pour vous, c'est de rester à demi penchée sur le côté droit."

Ovide, L'Art d'aimer, Livre III - 771 sq.

Songe, naïf lecteur qui croit encore que l'Amérique est l'Amérique de tes vingt ans, de Faulkner et Fitzgerald, de Kerouac et de Dylan, que cette merveille d'érotisme intelligent née de la plume d'Ovide doit être dorénavant précédée, dans les universités américaines, d'un avertissement à destination des étudiants américains pour leur éviter tout choc émotionnel.

Cela, bien sûr, dans le cadre de la lutte contre toute discrimination à l'égard du genre féminin.

Tu iras ensuite t'étonner de la médiocrité globale de la littérature nord-américaine des vingt dernières années. Une littérature flamboyante durant tout le vingtième siècle.

Inquiète toi : les profs français, du moins ceux qui ont entendu parler d'Ovide ou de l'existence d'une littérature dans l'Antiquité, ne sont pas en reste, trop craintifs de ne point être perçus comme progressistes. Ils en sont d'ailleurs à réclamer la fin de l'enseignement de toute littérature gréco-romaine.

Ignore les. Et plus que jamais lis ce que tu veux. Dans ton coin.
Et si d'aventure ils devaient t'apostropher, n'oublie pas de brandir ton majeur à leur intention.



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