Avenir Montaigne

Flaubert : "Je m’en vais relire Montaigne, en entier. C’est une bonne causerie le soir avant de s’endormir." (à Louise Colet, 23 février 1853)

"Je ne connais pas de livre plus calme et qui vous dispose à plus de sérénité." (à Louise Colet, 26 avril 1853).

"Il y a des gens que j’admire plus que lui, mais il n’y [en] a pas que j’évoquerais plus volontiers, et avec qui je causerais mieux. (à Louise Colet, 28 octobre 1853)."

Plus récemment, Orson Welles : "Montaigne est le plus parfait écrivain que le monde ait produit. Je le lis littéralement chaque semaine, à la façon dont les gens lisent la Bible, pas très longtemps ; j’ouvre mon Montaigne, lis une page ou deux, au moins une fois par semaine, pour le plaisir, comme ça. Pour moi, il n’y a pas de plus grande joie au monde. 

En français, pour le plaisir d’être en sa compagnie. Ce n’est pas tellement pour ce qu’il raconte, mais c’est un peu comme d’attendre un ami, vous savez. 

Pour moi, c’est quelque chose de merveilleux, de très cher. J’ai de l’affection pour Montaigne. C’est un grand ami de ma vie".


Affection est le mot.

Effet de l'âge ? des illusions envolées ? donc d'une lucidité accrue ? 

Une vingtaine de minutes - au moins - de tête à tête quotidien avec le périgourdin aident grandement à les supporter.

Les ? Qui les ? Eux tous  voyons... nous avons leur nom sur le bout de la langue... c'est ça !

Inestimable richesse par les temps qui courent.


Le dernier mot - provisoirement - à un autre compagnon de lecture, contemporain celui-là, Frédéric Schiffter.

Ainsi, dans son dernier recueil - Lassitudes ( 2021 ) : "Le seul penseur qui ne se monte pas le bourricot et ne bourre pas le mou de son lecteur avec les idéaux éthiques est Montaigne. Dans l’avant-propos des Essais, il le prévient : ”Je n’y ai eu aucune préoccupation de ton service.” Montaigne se moque d’être utile ou édifiant. On échouera à trouver dans ses pages une sagesse."

Que l'on ne cherchait pas...










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