Le Nazi et la nymphette.

1961. Jerusalem. Hannah Arendt y est l'envoyée spéciale du New Yorker au procès d'Eichmann.
Elle en tirera un livre qui fera date - Eichmann à Jérusalem : Rapport sur la banalité du mal , Folio Gallimard, (Eichmann in Jerusalem : A Report on the Banality of Evil )- , tenu pour ignoble ou fondamental, c'est selon. Scandales à la clé..
On ne va pas y revenir ici, tout ou presque ayant été dit sur le livre et l'auteur, par ailleurs philosophe, allemande, juive et maîtresse d' Heidegger. 
Dont je ne parviens pas à définitivement discerner s’il fût un philosophe nazi ou un nazi philosophe. Pas le sujet ici.

Dans l’ouvrage, l’anecdote qui suit : le gouvernement israélien, soucieux de l'intégrité physique et morale de l'un des maîtres d’œuvre de la solution finale - du moins le temps du procès jusqu'à son issue inéluctable, la mort d'Adolf Eichmann -  avait chargé un jeune policier de cette mission.
Et celui-ci, sans doute maître en understatement - ou simple humour juif ? - de lui donner à lire "Lolita" pour se détendre," for relaxation » !
Deux jours plus tard Eichmann, scandalisé, le lui rendit : "C’est un livre très malsain", dit-il au policier, "Quite a unwholesome book".

Adolf Eichmann, ordure s’il en fut,  choqué par Lolita ! Vertigineux…

Hannah Arendt, lassée, tiendra un peu plus longtemps et abandonnera les audiences au bout d’un mois.







Commentaires

  1. "Elle était Dolorès [douleurs donc] sur le pointillé des formulaires." Cette phrase résume pourtant incroyablement bien la fonction nazie, ça aurait dû lui parler... (Ah ce sublime incipit du Lolita... Je le connaissais par cœur mais la mémoire flanche ^^)

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