The genius of the crowd.

there is enough treachery, hatred violence absurdity in the average
human being to supply any given army on any given day
and the best at murder are those who preach against it
and the best at hate are those who preach love
and the best at war finally are those who preach peace

those who preach god, need god
those who preach peace do not have peace
those who preach peace do not have love

beware the preachers
beware the knowers
beware those who are always reading books
beware those who either detest poverty
or are proud of it
beware those quick to praise
for they need praise in return
beware those who are quick to censor
they are afraid of what they do not know
beware those who seek constant crowds for
they are nothing alone
beware the average man the average woman
beware their love, their love is average
seeks average
but there is genius in their hatred
there is enough genius in their hatred to kill you
to kill anybody
not wanting solitude
not understanding solitude
they will attempt to destroy anything
that differs from their own
not being able to create art
they will not understand art
they will consider their failure as creators
only as a failure of the world
not being able to love fully
they will believe your love incomplete
and then they will hate you
and their hatred will be perfect

like a shining diamond
like a knife
like a mountain
like a tiger
like hemlock

their finest art

"The genius of the crowd" est un bijou de poème - appelons le ainsi... - écrit en 1966, pendant que la Californie retentissait des premiers bêlements hippies prêchant l'amour du prochain et la paix...
Hank, évidemment, fauché et crevant la dalle, n'était pas dupe de ces prurits post-adolescents - Dylan non plus d'ailleurs, qui accueillit tout cela d'un haussement d'épaules.

Ici lu par Hank himself sur le deuxième mouvement - adagio e staccato - de la Suite #1 de la Water Music d'Haendel. 

https://youtu.be/JDukIe9NECA

Il y a assez de traîtrise, de haine, de violence,
d’absurdité chez l’être humain moyen
pour alimenter toute armée, n'importe quand
et les plus doués pour le meurtre sont ceux qui prêchent contre
et les plus doués pour la haine sont ceux qui prêchent l’amour
et les plus doués pour la guerre en fait sont ceux qui prêchent la paix
ceux qui prêchent dieu, sont en manque de dieu
ceux qui prêchent la paix ne connaissent pas la paix
ceux qui ne prêchent la paix ne connaissent pas l'amour

méfiez-vous des prêcheurs
méfiez-vous des sachants
méfiez-vous de ceux qui sont toujours plongés dans des livres
méfiez-vous de ceux qui détestent la pauvreté ou s'en glorifient
méfiez-vous de ceux qui sont prompts à louer
car ils ne recherchent qu'éloges en retour
méfiez-vous de ceux qui sont prompts à censurer
tremblant de peur face à ce qu'ils ignorent
méfiez-vous de ceux qui recherchent la foule
car ils ne sont rien par eux-mêmes
méfiez-vous de l’homme moyen
méfiez-vous de la femme moyenne
méfiez-vous de leur amour
qui n'est que moyen, en quête de la moyenne

mais il y a du génie dans leur haine
assez de génie pour vous tuer

pour tuer n’importe qui
ils ne veulent pas de la solitude
ils ne la comprennent pas
Ils vont s'efforcer de détruire tout
ce qui est différent d'eux-mêmes
incapables de créer de l’art
n'y comprenant rien
ils ne voient dans leur échec en tant que créateurs
qu’un échec du monde
incapables d’aimer pleinement
ils croiront votre amour incomplet
et alors ils vous haïront

et leur haine sera parfaite

comme un diamant qui brille
comme un couteau
comme une montagne
comme un tigre
comme un poison


leur plus grande œuvre d'art


Traduction © Luc-Antoine Marsily.

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