Sur le sable.


Sur cette plage grise de janvier, nous avions donc :
- des pêcheurs qui philosophaient - assis; ou des philosophes qui pêchaient ?
- plus loin un pêcheur isolé, aux prises avec quatre grandes cannes fichées dans le sable et dont la surveillance nécessitait un continuel va et vient de l'une à l'autre - probablement pas très philosophe, lui;
- deux CRS qui tournaient lentement sur eux-mêmes en un curieux ballet, derviches au ralenti et sans grâce,  se selfiesant pour signifier aux leurs restés au loin qu'ils se portaient bien, même en l'absence momentanée de soleil, sans gilets jaunes à contenir ni grévistes à canaliser, entre mer et montagne - heureuse île;
- un jogger qui joggait, les yeux rivés sur sa montre - cadeau de Noël dont il fallait se persuader de l'utilité ?
- une joggeuse, tiens donc, qui se regardait jogger, sans souci de chronomètre, préoccupée de son allure - élégante ma foi;
- deux dames qui devisaient de façon animée et décousue, l'une d'entre elles constamment tirée sur sa gauche par un chien en laisse, qui avait apparemment d'autres projets plus personnels;
- un rasta local, assis, joint au bec, casqué de manière conséquente, regard rivé vers l'horizon de sa Jamaïque privée;
- deux enfants en bas âge pour lesquels l'été était déjà là, à en juger par le sérieux de leurs jeux dans le sable - l'école ? Quelle école ?
Et moi qui tranquillement arpentait ces lieux, Gavin Bryars dans les écouteurs, à la seule recherche de bois flotté.
Bref, tout cela devait bien faire une humanité, plus ou moins.
Tant que rien ne me force à faire société avec...

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