Hydra.
Un de ces livres achetés pour le titre, promesse de voyage littéraire, et donc de rêveries, vers ce qui tient lieu - pour moi, mais hélas, pas que... - d'Eden, si tant est que... Hydra donc.
Perspective d'une lecture estivale paresseuse, volontiers distraite, d'un de ces romans anglais dépourvus de considérations politiques ou sociales, - mais pas de telles significations -, ou alors reléguées au dernier plan sous l'effet d'un cynisme réjouissant et d'un humour jouissif, peuplés de vraies jeunes filles et de fausses innocentes, de véritables mégères, de Lords fatigués aux héritiers écervelés, et de leurs valets philosophes, le tout noyé sous une pluie omni-présente qu'il conviendrait de fuir.
Il y a de cela, mais, by Jove !, tous les clichés ne sont pas au rendez-vous. Bien mieux qu'une lecture estivale : des personnages attachants - leur quête d'auteur sera brève puisque parmi évolue eux un auteur dramatique ( ? ), chef d'orchestre morose et las d'un ensemble dont on découvre les disharmonies chemin faisant -, des lieux qui, pour les avoir connus et fréquentés un temps, ravivent la mémoire : Londres, New-York - certes pas la verticalité du New-York de Céline, mais quand même, et Athènes.
Et Hydra... "...l'air avait un parfum un parfum sucré, une odeur chaude de montagne, plus féminine que l'odeur pure de la mer. (...) Il regarda la terre montagneuse, roche brune et grise aux profondes ombres olive et bleu de Prusse... on dirait une seule montagne gigantesque avec des rochers descendant jusqu'à la mer et des maisons montant très haut tout le long de la pente; elles sont sont presque toutes d'un blanc aveuglant, comme si quelqu'un avait renversé du sommet de la montagne un paquet de morceaux de sucre qui auraient roulé jusqu'en bas."
Puisque nous sommes en Grèce, il semble que l'on pourrait se diriger vers une tragédie, on y va, on la frôle peut-être...
Demeurera, mais comment l'éviter, le tragique de la condition humaine.
Une saison à Hydra, Elizabeth Jane Howard. Ed. La Table Ronde ((La petite vermillon).
P.S. : En ce moment sur Netflix, Marianne & Leonard: Words of Love, documentaire de qualité autour des amours de Leonard Cohen et de la Marianne de la chanson, dans le cadre d'une Hydra disparue, celle de l'insouciance des années cinquante et soixante - "on y vivait avec mille dollars par an..." souligne un des protagonistes de cette époque.
Là encore, le tragique, jusqu'à la fin de la muse lumineuse du sombre canadien...
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