"Voilà un tableau de nuit sans noir, rien qu'avec du beau bleu, du violet, du vert et dans cet entourage la place illuminée se colore de soufre pâle, de citron vert. (...) Tu ne m'as jamais dit si tu avais lu Bel-Ami de Guy de Maupassant, et ce que tu penses maintenant en général de son talent. Je dis cela parce que le commencement de Bel-Ami est justement la description d'une nuit étoilée à Paris avec les cafés illuminés du Boulevard et c'est à peu près ce même sujet que je viens de peindre maintenant." 

C'est en ces termes, dans une lettre à sa sœur datant de septembre 1888, que Vincent fait ainsi état de ce tableau, réalisé à la même époque. Merveille, bien sûr.



Celui dont les pas le porteront en ces lieux aujourd'hui, y trouvera sans grand effort les signes de la vulgarité commerciale contemporaine : café repeint en jaune - histoire de faire croire que ce fut la couleur originelle de l'établissement - groupes de touristes en sandales ET chaussettes se selfiant devant la terrasse  - sourires niais ET rigolards de rigueur - , T-shirts au prix obscène en vente à l'intérieur - devant votre moue, le gérant croira vous rassurer d'un "j'ai d'autres modèles dans notre boutique de Saint-Rémy-de-Provence"...

On hésite entre le Bof et le Beuark... 

Puis on se réfugie sur la belle et ombragée place du Forum, en face, où, de la terrasse du Nord-Pinus, hôtel au charme fou et à l'élégance certaine, on se trouve conforté dans notre appréciation de l'époque.
Au calme pour penser à Vincent, et au rapport entre l'art et la réalité, entre autres divagations...
Bizarre, peu de fâcheux pour se selfier en ce lieu...


Commentaires