Du côté de chez Kerouac.

Publié en 1950, très tardivement publié en France sous le titre racoleur d'"Avant la route" ( ! ) dans une traduction aisément perfectible, "The town and the city "demeure un excellent roman autobiographique de Kerouac.

Contrairement à ce que l'on peut lire ici et là, ce n'est pas son premier roman : "l'Océan est mon frère" (The sea is my brother) chez Gallimard, et les "Underwood Memories" chez Denoël - tous deux dans une excellente traduction de Pierre Gugliemina - lui sont antérieurs.

Peu importe pour qui s'intéresse à la formation du style de Kerouac, à sa sensibilité extrême jamais écrasée : drogues, alcool, dérives sexuelles, ni pauvreté ne viendront tout à fait à bout de l'amour infini de l'auteur des Visions de Gérard.

Il terminera épave, jeune encore mais déjà vieux con, alcoolisé et réac en Floride. 

Mais sans doute est-il, avec le recul du temps, le seul grand romancier de la génération dite "Beat".


New-York en septembre donc.


"And what does the rain say at night in a small town, what does the rain have to say?
Who walks beneath dripping melancholy branches listening to the rain? Who is there in the rain's million-needled blurring splash, listening to the grave music of the rain at night, September rain, September rain, so dark and soft?
Who is there listening to steady level roaring rain all around, brooding and listening and waiting, in the rain-washed, rain-twinkled dark of night?"
The Town and the City, 1950.


Et que peut bien dire la pluie, la nuit, dans une petite ville, que peut-elle avoir à dire ?

Pour l'écouter, qui donc chemine sous les branches mélancoliques et ruisselantes ?

Qui donc, trempé par les millions de gouttes qui font des claquettes, pour écouter la musique grave de la pluie la nuit, la pluie de septembre, la pluie de septembre, si sombre, si douce ? 

Qui donc pour écouter l'omniprésente pluie rugissante, menaçante, qui donc pour rêver, écouter et attendre, dans la sombre nuit scintillante rincée par la pluie ?

© Traduction maison.



Bande son : l'inévitable version de Sinatra - même si celle de Julie London... passons - suivie de celle- hilarante - d'un petit groupe de jeunes anglais lors d'une audition chez Decca qui les rejettera au motif que "les groupes à guitare n'ont aucun avenir" ( janvier 1960 ) !

Beatles. McCartney hésitant - Sinatra ? Little Richard ?





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