Vertige.

 Lucie ouvrit,
- C'est bien ! Vous êtes à l'heure.
- Saïd est enfin reparti pour Pondichéry?
- Non, il écoute à la télévision Eric Cantona réciter des poèmes de René Char. Pas vous ?
Elle le contempla avec le même étonnement que s'il venait de proférer une obscénité, ne répondit pas et tendit la main pour recevoir le casque et la légère veste de daim.

Michel Déon. Madame Rose. Gallimard, 1998.

On le savait footballeur ( doué, grand, élégant ) et expert en finance internationale - ses grandioses propositions lors de la crise de 2008 : "La révolution, aujourd'hui, se fait dans les banques : tu vas à la banque de ton village et tu retires ton argent. Et s'il y avait 20 millions de gens qui retirent leur argent, le système s'écroule. Pas d'armes, pas de sang, rien du tout, à la Spaggiari", - acteur et moraliste ( une histoire de chalutier, de sardines et de mouettes, ironiquement libérale et misanthrope,  avec le peuple dans le rôle des mouettes, le chalutier en tant que Vulcain et les sardines dans le rôle de l'argent public - peu importe ).
Mais lecteur, non. 

Il savait donc lire.



Tiré de Jean-Luc Godard, Le Mépris - 1963.

( Mais j'ignore si cela illustrait la parabole de Vulcain invitant les mouettes au banquet de sardines... )

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