Une sage résolution pour l'an qui vient.

(...) "Car le chef-d’œuvre n’ouvre point ses portes à tous les vents. Il se présente comme un monde clos, hérissé de défenses et entouré de remparts. On n’y peut pénétrer qu’après plusieurs tentatives d’escalade et par effraction. Se trouve-t-on au cœur de la place qu’il n’est point encore aisé de s’y reconnaître : tout vous y paraît étranger et vaguement effrayant ; prisonnier, toutes les issues se sont refermées sur vous. Il va falloir vivre tête à tête avec un monstre inconnu qui possède sur vous tous les pouvoirs, se rendre à sa merci. Dans les arts plastiques comme en littérature, les chefs-d’œuvre commencent toujours par communiquer une sorte d’effroi. Ils échappent à nos normes."
Maurice Nadeau. Préface Au dessous du volcan. P. 10. (Folio).

Si on y ajoute que l'âge s'accompagne de l'irritante évidence de n'avoir trop souvent fait que traverser ces mondes clos où toutes libertés ont cours, raison de plus pour revisiter - s'y risquer parfois... - les uns après les autres, les Lowry, Faulkner, Dostoïevski, Cervantes, Balzac, Joyce avant que ne résonne le gong final.
Il convient dès lors, là aussi, d'être économe de son temps pour le tout-venant.





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