Le Parrain, cinquante ans. #1.

"It is absolutely true that Mario “made” me and his novel The Godfather changed my life". 
Francis Ford Coppola.

Qui se fend d'un avant-propos à l'occasion de la réédition du livre aux États-Unis, pour la célébration du  cinquantième anniversaire de sa publication.
Passionnant évidemment, et pas seulement pour les anecdotes. Même si...

Pour ce qui est de changer le cours de son existence....
Faut dire qu'il ignorait tout de l'auteur jusqu'au jour où il tombe sur son bouquin : "son nom me fit croire qu'il s'agissait d'un intello (!) du genre Italo Calvino ou Umberto Eco". ("The author’s Italian name made me think he was an intellectual on the order of Italo Calvino or Umberto Eco").
Bon. On peut supposer qu'à son âge - trente ans - et à l'époque - la fin des sixties -, Coppola n'avait entendu parler d'aucun des deux autres... mais "When the legend becomes fact, print the legend." Passons.

Bref, Coppola avait - comme toujours - besoin d'argent, et cherchait un sujet / jackpot. Il tombe sur Le Parrain, y voit un grand thème classique - " a great story (...) of a king with three sons, each of whom had inherited an aspect of his personality". Il y aurait donc du Shakespeare dans l'air...
Il s'y attaque avec enthousiasme. Et le concours de Mario Puzo. 
En route pour Reno !

"Mario loved to gamble, so I suggested that we go and stay at a gambling casino in Reno to work on the emerging script. (We did this for the scripts for all three films!) A casino is the perfect place for writers to collaborate. There are no clocks, so you can order up bacon and eggs (or anything) at any hour. When you reach a snag, you can always go downstairs to play roulette, which Mario loved to do. And then if you hit big losses (which Mario hated to do — he was a truly terrible gambler, despite knowing tons about it), you could escape back upstairs to continue working. 
Often he would say, “I’m losing thousands down here, but making millions upstairs.”

"Mario adorait le jeu. Je lui ai proposé de nous installer dans un casino, à Reno, pour bosser sur l'écriture du script - ce que nous avons d'ailleurs fait pour les trois films !
Un casino est l'endroit parfait pour un travail d'équipe : pas d'horloge, vous pouvez vous commander à manger - ou autre chose - à n'importe quelle heure. En cas de problème, vous pouvez toujours descendre taquiner la roulette, ce que Mario adorait.
Et même si vous devez connaître de grosses pertes (ce que Mario détestait - c'était vraiment un joueur plus que médiocre, en dépit de toutes ses connaissances sur le jeu), vous pouviez toujours remonter à votre étage et reprendre le boulot. Il avait coutume de dire : "Je perds des milliers de dollars en bas, mais je m'en fait des millions là-haut."
On devine l'ambiance..

La suite demain... Où l'on découvrira la véritable source des formules désormais proverbiales mâchées par Brando et les parts respectives de Puzo et de Coppola dans l'évolution du scénario.

En attendant, une chanson qu'on ne peut pas refuser...
"I have but one heart, this heart I bring you, I have but one heart to share with you, I have but one dream that I can cling to, You are the one dream I pray comes true".
https://youtu.be/brumS74fHzI

Traduction Ⓒ luc-antoine Marsily






Commentaires