No mort.

 "Jadis, l’on savait que l’on contenait sa mort comme le fruit son noyau. Et cette conscience vous donnait une singulière dignité, une silencieuse fierté."

Rainer Maria Rilke. Cahiers de Malte Laurids Brigge. (1910).

Reprise d'un thème qui, chez Spinoza, voulait que pour chaque être vivant existait un être plus fort qui pouvait le détruire. 
Et qu'il convenait d'en être conscient.

Les Grecs, eux, avaient nommé "mortels" non ceux qui vont mourir - tous allons mourir... enfin en principe... - mais ceux qui sont conscients qu'ils vont mourir.

Aujourd’hui rares sont les mortels :  jérémiades et gémissements, quête inlassable des tiers responsables, médiocre jouissance du recours à la vengeance pénale, autant de comportements dérisoires pour faire face à la mort vue comme injustice et scandale.
L’inconscience règne, qui fait donc l’économie de la dignité et de la fierté, superflues dans une société infantilisée.

Klaus Nomi. Death, Simple Man, (1982). 
Henry Purcell, Dido & Æneas, (1689)





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