Coconut.

La veille du départ de Bacall, Sinatra, ami du couple Bogart / Bacall, lui demande de porter un gâteau à la noix de coco à Ava (!), toute occupée de son côté à roucouler avec Luis Miguel Dominguin de Madrid à Rome, se souciant peu de Sinatra, de ses amis affranchis ou pas, et de ses gâteaux...
Pauvre crooner…

Et voilà Betty, bonne fille, encombrée d'un grand carton, car il s'agissait d'un grand gâteau (!), embarquée pour l’Italie qu'elle réussit à rejoindre sans aucun dommage.

Arrivée à l'Excelsior ou logeait toute l'équipe du film, elle fait prévenir Ava de la présence du gâteau. Aucune réponse.
Deux jours après, soucieuse de l'état du gâteau, elle décide de le lui remettre en mains propres. Elle frappe à la porte, et après avoir décliné son identité, est autorisée à pénétrer dans une pièce où Ava trône au milieu d'une bande d'invités. Aucune réaction.
Gênée, elle indique le motif de sa visite : "Frank vous envoie ce gâteau, il pensait que ça vous ferait plaisir". Ava, glaciale, laisse tomber un regard, lui demande de poser le gâteau sur une table. Pas un mot de plus, ni remerciement ni invitation à s'asseoir.
"Je me sentais vraiment de trop et réussis à filer le plus rapidement possible. (...) Je n'ai jamais raconté à Frank l'histoire du gateau à la noix de coco, il aurait été trop vexé".
Quant à Ava, "l'ayant mieux connue depuis, j'ai appris à l'apprécier". Plus tard…
Betty Bacall, bonne fille peu rancunière...

Pour sa part, Ava ne dira pas un mot de Bacall ni du gâteau dans ses Mémoires (Ava : My story, 1990), se bornant à confirmer l’hostilité de Bogart à son égard - "Il m’appelait la Gitane de Grabtown". 
Préférant rappeler, évoquant le film, "That damn advertising line, The World’s most beautiful Animal, will probably follow me around until the end of time" ("le foutu slogan publicitaire de la Metro qui me poursuivra sans doute jusqu’à la fin des temps, Le plus bel animal du Monde")...

Lauren Bacall, Par moi-même, Stock (1979).