Misanthropes, misogynes, racistes, normands ! La totale !

Et donc, en cet été 1878, Maupassant a le blues, englué dans son Ministère de la Marine et des Colonies (!), entouré d’idiots et sous l’autorité d’un crétin. 

Il s’en ouvre à un incontestable expert en bêtise et fatuité humaines, rien moins que Flaubert : "Les jours me semblent longs, longs et tristes; entre un collègue imbécile et un chef qui m’engueule. Je ne dis plus rien au premier; je ne réponds plus au second. Tous deux me méprisent un peu et me trouvent inintelligent; ce qui me console." 

Parenthèse 1 : Quelques années encore, et voici Courteline et son fameux "Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet", source de délices pour d'innombrables victimes de la connerie humaine dont nous fûmes, toi et moi, ami lecteur…

Passons. Sortie de bureau avec le fonctionnaire désespéré, qui s'en va, flânant sur les boulevards, où il y a, paraît-il, tant de choses à voir... Pas de chance : "Les figures des étrangers font grimacer les rues. On sent le nègre sur le boulevard."

Parenthèse 2 : Le tenancier du présent blog ne souscrit en rien au propos retranscrit ci-dessus : merci de ne pas le fusiller au grand soir de la Woke Revoluchionneu qui ne saurait tarder. Se contenter de brûler scrupuleusement les œuvres complètes du salaud normand et raciste.

Qui d'ailleurs, "trouve ses pensées médiocres et monotones », se sent "si courbaturé d’esprit » qu’il ne peut « même les exprimer."

Seule issue, croit-il, à son acédie : "il me vient par moments des perceptions si nettes de l’inutilité de tout, de la méchanceté inconsciente de la création, du vide de l’avenir (quel qu’il soit), que je me sens venir une indifférence triste pour toutes choses et que je voudrais seulement rester tranquille, tranquille, dans un coin, sans espoirs et sans embêtements."
Enfin,  comble du désespoir pour qui sait son hyper-sexualité compulsive et obsessionnelle : "Le cul des femmes est monotone comme l’esprit des hommes." (Lettre du 3 août 1878).

C'en est trop pour Flaubert, autre ami du genre humain et sexual-addict comme l'on ne disait pas encore, tour à tour :
compatissant : "Vous vivez dans un enfer de merde, je le sais, et je vous en plains du fond de mon cœur";
radical : "Vous vous plaignez du cul des femmes qui est ”monotone”. Il y a un remède bien simple, c’est de ne pas vous en servir";
fraternel enfin : "Je me résume mon cher Guy : Prenez garde à la tristesse. C’est un vice, on prend plaisir à être chagrin et, quand le chagrin est passé, comme on y a usé des forces précieuses, on en reste abruti. Alors on a des regrets, mais il n’est plus temps. Croyez-en l’expérience d’un scheik à qui aucune extravagance n’est étrangère." (Lettre du 15 août 1878.).

Ça vous a plu ? Vous en redemandez encore ? Voici ! Un régal !




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