Haruki Murakami. Sur Francis Scott Fitzgerald.
Rien à ajouter à ce propos de Murakami, traducteur en 2006 de Gatsby en japonais, sur Fitzgerald et sur l'importance qu'eut le personnage sur sa personne, et probablement sa vision du monde.
Se borner à le traduire donc, en espérant ne pas - trop - le trahir.
Comme la reconnaissance d'une sorte de fraternité commune avec notre cher Old Chap... et avec Marlowe !
"L'un des thèmes chers à Fitzgerald est celui de la maturité - individuelle et sociale. Il avait une vingtaine d'années dans les années vingt, époque spéciale pour la société américaine. Sa jeunesse et celle de la jeunesse de l'époque entraient en correspondance et d'une certaine manière, étaient synchrones. L'Amérique jouissait d'une croissance économique sans précédent, et le jeune Fitzgerald connaissait la gloire. Gatsby, le roman, procédait presque d'une génération spontanée en un temps d'une fièvre innocente. Mais en dépit de cela, le roman lui-même n'a absolument rien d'innocent. Apparemment, Fitzgerald avait saisi le côté sombre de ces temps de bruit et de tumulte.
Nous rencontrons des tas de gens au cours de notre vie, et parmi eux il y a des rencontres déterminantes. De telles rencontres peuvent parfois modifier votre vie de fond en comble. Elles peuvent vous ouvrir de nouvelles portes et en fermer d'autres. Parfois nous ressentons comme un changement total de notre être avant une telle rencontre. Ma rencontre avec Gatsby le Magnifique fut de celles-là.
Quand on me demande quels sont les trois livres qui ont le plus compté pour vous, sans avoir besoin de réfléchir, je peux répondre : Gatsby le Magnifique, Les Frères Karamazov de Dostoïevsky et The long Goodbye de Raymond Chandler. Tous trois me furent indispensables, (aussi bien au lecteur qu'à l'écrivain); mais si je ne devais n'en choisir qu'un seul, sans hésitation aucune : Gatsby".
Quand on me demande quels sont les trois livres qui ont le plus compté pour vous, sans avoir besoin de réfléchir, je peux répondre : Gatsby le Magnifique, Les Frères Karamazov de Dostoïevsky et The long Goodbye de Raymond Chandler. Tous trois me furent indispensables, (aussi bien au lecteur qu'à l'écrivain); mais si je ne devais n'en choisir qu'un seul, sans hésitation aucune : Gatsby".
"One of Fitzgerald’s themes is maturity—individual maturity and society’s maturity. He was in his 20s in the 1920s, a very special time for American society. His youth and society’s youth closely corresponded to each other and synchronized in a way. America was enjoying an unprecedented economic boom, and the young Fitzgerald was enjoying fame. The novel Gatsby was born almost by itself in the innocent fever of such times. But despite that fact, the novel itself is not innocent at all. Fitzgerald apparently captured a dark side of the noisy and tumultuous boom time."
"We meet a lot of people in our lives, and there are fateful encounters among them. Such encounters can sometimes change your life completely.Such encounters can often open up new doors and close others. You sometimes feel your whole being has completely changed from how it was beforehand. My encounter with The Great Gatsby was of that nature."
"When someone asks, “Which three books have meant the most to you?” I can answer without having to think: The Great Gatsby, Fyodor Dostoievsky’s The Brothers Karamazov, and Raymond Chandler’s The Long Goodbye. All three have been indispensable to me (both as a reader and as a writer); yet if I were forced to select only one, I would unhesitatingly choose Gatsby."
Thanks to Open Culture.
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