Miles, la cruche, le torchon.
Miles Davis et son épouse de l'époque Cicely Tyson sont conviés par la Maison-Blanche à une fête donnée à Washington en l'honneur de Ray Charles et "d'un certain nombre d'autres personnalités".
Le genre de cérémonies que Miles dit "détester", même si ses rapports personnels avec Ronald et Nancy Reagan sont cordiaux et plus - ici lors d'une précédente reception à un dîner de charité le 15 juin 84.
Cordiaux au point que Miles a, sur "Then there were none" - album You're under arrest, 85 - fait figurer "des sons de flamme, de vents hurlants" évoquant une explosion nucléaire, suivie d'une exclamation plutôt complice à l'adresse de Reagan : "Ron, je t'avais dit d'enfoncer l'autre bouton…".
Dîner à la Maison Blanche. "Reagan was nice to us, respectful and everything. But Nancy is the one who has the charm between those two. She seemed like a warm person. She greeted me warmly and I kissed her hand. She liked that."
Ça se gâte ensuite, lorsqu'il se retrouve attablé en compagnie d'une cruche totale : "At the table where I was sitting, a politician’s wife said some silly shit about jazz, like “Are we supporting this art form just because it’s here in this country, and is it art in its truest form, or are we just being blasé and ignoring jazz because it comes from here and not from Europe, and it comes from black people?”
En un mot : " J'aime pas ce genre de questions. Qu'est-ce que vous venez m'emmerdez ici avec ce genre de conneries sur le jazz ?"
Miles : “I’m a musician, that’s all”.
Pas pour l'autre qui renchérit, cerise sur le gâteau de la bêtise : “Well, what have you done that’s so important in your life? Why are you here?”, s'étouffant presque de la présence d'un musicien - noir - à une telle soirée !
Silence. Fin de l'incident.
"Un dîner à la Maison Blanche, du temps de Ronald Reagan."
(...) "La First Lady se tourne vers Davis (période afro gélifiée et lunettes rétroviseur) qu'elle ne remet pas. Nancy Reagan badine et demande ce que l'invité a apporté à l'Amérique pour mériter pareille attention. "Eh bien, aurait répondu Miles, j'ai changé le cours de la musique cinq ou six fois.
Pure invention des faits et vulgarité du propos pour bien s'inscrire dans le politiquement correct qui exige que Mme Reagan - "a warm person" sous la plume de Miles - fût une simple salope inculte et raciste, ce qui suffit à assurer sa place à la Maison-Blanche.
Et lâcheté du rédacteur que ce fielleux "aurait répondu Miles", alors qu'il suffisait de se reporter au texte de ses Mémoires parus aux USA en 2007 et en France en 2017 : l'esprit Libé en somme !
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