Tête de Mort.

"(...)  craindre la mort, Athéniens, ce n’est autre chose que se croire sage sans l’être, car c’est croire connaître ce que l’on ne connaît point. En effet, personne ne connaît ce que c’est que la mort, et si elle n’est pas le plus grand de tous les biens pour l’homme.
Cependant on la craint, comme si l’on savait certainement que c’est le plus grand de tous les maux. Or, n’est-ce pas l’ignorance la plus honteuse que de croire connaître ce que l’on ne connaît point ?"
Platon, Apologie de Socrate, 28-29.

On sait bien la seule chose que Socrate pense savoir : c'est qu'il ne sait rien. 
Partant, il ne sait rien de la mort, comme tous les humains.
Et n'en sachant rien, ne la redoute pas.
À la différence de - presque - tous les humains.
Ce qui le conduira, à l'issue de son procès, à accepter le verdict de condamnation à mort après avoir refusé de fuir Athènes et de se mettre au-dessus des Lois de la Cité.

Le problème n'est plus de vaincre la mort, aujourd'hui envolée la peur de mourir, avec la quasi-disparition des espérances de salut ou d'immortalité - en occident s'entend.
Mais de vaincre la crainte de la crainte de la mort.
S’installe une forme nouvelle de peur : celle de mal-mourir.

Vivons donc. 
Car « il n'y a qu'une Seconde dans la vie humaine qui ait mission d'annoncer une bonne nouvelle, la bonne nouvelle qui cause à chacun l'inexplicable peur" 
Charles Baudelaire, Le Spleen de Paris, (la Chambre double).

Peut-être se présentera t-elle ainsi...





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