Soulages.

"Everything has been degraded by what the sensory overload and the supposed freedom-of-choice technology has brought to us, and, in short, by the democratization of the arts.”
Bret Easton Ellis, White.

"Tout s'est trouvé dégradé par ce que la surcharge sensorielle et la prétendue technologie du libre choix nous ont apporté, pour faire court, par la démocratisation des arts."
© traduction maison.

Pas tout... Ainsi Soulages...


Peinture, 195 x 30 cm. 4 août 1961.


Commentaires

  1. On aime bien dégommer l'art contemporain (je m'inclus dans le lot) mais je suis prêt à parier que la part de mauvais artistes aujourd'hui n'est pas beaucoup plus élevée qu'avant. Combien d'impressionnistes du dimanche et de fanfarons du pinceau du temps de Monet ? Combien d'abstraits du dimanche et de fanfarons du pinceau du temps de Kandinsky ou Rothko ? Certains "contemporains" m'auront beaucoup marqué (minorité il est vrai, et peu polémiques donc moins visibles). J'aimais bien lire les chroniques d'Olivier Cena (seule chose qui me faisait ouvrir un Télérama). Malgré sa prédilection pour la peinture, ce type a vraiment l'œil pour faire le départ entre le bon grain et l'ivraie dans toutes les disciplines de l'art. Et puis c'est bien torché.

    Quant à Soulages, que j'aime assez, on dirait bien qu'il se sera longtemps fait oublier de la mort (façon ninja) dans sa cachette de l'outrenoir.

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    1. Il y a dans un récent billet de l'excellent Frédéric Schiffter ceci, qui me paraît être un judicieux moyen pour faire le départ entre les deux : " ce qui distingue l'art de ce qu'on appelle l'art contemporain : le premier ravit ma sensibilité et mon imagination, le second enlaidit les lieux où je traîne."
      Je ne sais si Soulages ravit ce qui me tient lieu de sensibilité : il me fait m'égarer dans ses noirs et leurs lumières, labyrinthes volontaires où je me plais à divaguer...
      Il ne m'est contemporain que par son état-civil... Je ne lui vois aucune temporalité. Soulages, quoi.

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    2. Les peintres pour moi n’entrent pas dans cette catégorie qu’on a par "glissement" de langage baptisée art contemporain. Art contemporain est le terme fourre-tout pour les avant-gardes et surtout pour toutes ces nouvelles formes d’expression nées de l’utilisation de nouveaux médiums au début des années 60.

      Je lis également F. Schiffter et sa formule fonctionne évidemment pour tout ce qui concerne les œuvres en extérieur. Et ça c’est en partie dû à la gabegie qui règne sur les commandes des communes ou de l'Etat à des artistes (les dés sont de toute façon pipés dès le départ et sur tout le circuit). Cependant de temps en temps l’un d’entre eux réussit à insérer une œuvre dans un paysage avec grâce et respect (extrêmement rare). Pour ma part je préfère un paysage nu.

      L’art contemporain, je le coupe en deux. Il y a celui très intellectualisé, politique, sociologique etc. (qui quand il est bon joue agréablement avec notre esprit ; son rôle premier n’est pas de générer de l’émoi et la polémique semble être souvent sa destinée). Et puis il y en a un autre (davantage dans mon goût) plus essentiel, plus viscéral, instinctif (qui quand il est bon produit de fortes émotions ; en tout cas quelque chose). Je ne citerai aucun nom. La liste est assez longue de ceux qui m’ont "positivement traumatisé" (appelons ça comme ça).

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  2. Il y aurai en effet beaucoup à dire sur "l'Art" subventionné sur fonds publics : il a néanmoins un mérite sinon une vertu : il distribue beaucoup de grains à picorer pour les "artistes" choisis et les élus... Y en a même qui s'assurent de confortables compléments de revenus avec ça ! Aucune importance : les électeurs l'ignorent et veautent.
    On jettera un voile pudique sur la gigantesque escroquerie médiatique et financière que constitue une très grande partie de l'Art dit "contemporain" - Koons & co. Les friqués et super-friqués achètent sur des côtes artificiellement gonflées par les marchands : le bourgeois inculte est épaté, l'artiste se remplit, le marchand se goinfre.
    Everybody's happy ! Vous vous souvenez ? Warhol : "L'art suprême c'est le business"

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    1. A mon avis les artistes contemporains les plus intéressants, les plus "authentiques" pestent autant que nous : l'empire Koons & co, pire que de leur faire de l'ombre, les éclaire d'une lumière viciée.

      J'avoue que l'affaire du buttplug de Noël place Vendôme m'a bien fait rire (et puis ce n'était pas une œuvre pérenne). D'un point de vue de l'art c'était tout à fait nul, mais quel magnifique pied de nez aux commanditaires de la part d'un artiste qui crache dans la soupe avec un cynisme parfaitement assumé ^^

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