Fils d'esclaves né en 1878, que pouvait-il faire pour devenir légende ? Bluesman ? Le diable avait bien prévu de signer un pacte avec un Johnson : ce sera Robert, plus à l'est, dans le delta. Et les rivières de dollars couleront bien plus tard - pour les guitaristes blancs et anglais en priorité... Boxeur ? Va pour boxeur. Le premier alors. Premier noir à remporter le titre suprême des poids lourds en 1908 - qu'il gardera jusqu'en 1915. "Heavyweight champion of the world !" Premier vainqueur du premier d'une longue série de "combats du siècle" en 1910 - le quatre juillet... - combat que l'Amérique blanche espérait et rêvait comme preuve et symbole définitifs de la supériorité blanche. Raté. On dit que, victimes de la déception blanche, des dizaines de noirs trouvèrent la mort dans la nuit qui suivit le combat. Invérifiable, mais possible - ce qui suffit à l'horreur. Plus tard, il trouvera refuge en France, fuyant provisoirement la prison pour avoir traversé plusieurs états de l'Union en compagnie de son épouse - blanche - ce qui constituait, en vertu du Mann Act de 1910, un acte immoral en même temps qu'un soupçon d'incitation à la prostitution ou à la débauche ! Le genre de plaisanterie qui coûtera trois ans de placard à Chuck Berry... en 1962... Faut dire que la femme en question avait quatorze ans ! ( N.B. : songer à demander l'interdiction de tous les disques de Chuck Berry ). Plus tard encore - 1971 -, il est le sujet et le héros d'un grand album de Miles Davis avec un McLaughlin souverain à la guitare. Très bonne reception critique, et échec commercial: trop rock pour les jazzeux, trop jazz pour les rock addicts : œillères et cerumen, l'éternel équipement du crétin qui se veut mélomane et spécialiste. Miles : https://youtu.be/hmXfkYnUhqM
Pour finir en ancien champion disciple involontaire d'Épicure ...“We’ve got everything we need right here, and everything we need is enough.”
Beaucoup, beaucoup plus tard encore, un Président des États-Unis eut la bonne idée de le gracier enfin, à titre posthume évidemment. Son nom ? Hé non, pas Saint Barack Obama ! Donald Trump. En 2018. Salaud de blanc... C'est sans doute pour cette raison que l'on en n'a pas beaucoup parlé...
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