Confiné et con fini sont sur un bateau...
... et c'est cela, le problème. Enfin, une partie du problème.
Car entre le confiné et le con fini, il y a probablement bien plus qu'une voyelle finale comme différence.
Maugréant ou pas, le premier a l'élémentaire souci de soi, de la préservation de son être et de ses proches, éventuellement et accessoirement de cet inconnu si souvent fâcheux que l'on nomme "autrui".
Dos courbé et tête dans les épaules, sourire aux lèvres ou regard confiant même s'il n'est pas dupe, il traversera l'épreuve, "per forza o per amore", "entre ennui et souffrance" - Schopenhauer encore et toujours. Ou pas.
Mais il n'aura rien fait pour alourdir le malheur des temps.
En somme, le maximum que l'on puisse attendre d'un être humain. Au delà, cela relève d'une rare et heureuse surprise.
Le con fini ne relève pas de la rareté, lui. Sa dispersion sur toutes les latitudes en fait une espèce tellement riche qu'on doit, sous peine d'inventaire exhaustif, la subdiviser au moins grossièrement, en deux catégories.
Tout d'abord, le con fini conscient. Le virus ? Il ne le craint pas, se dit prêt à l'affronter, et en public de préférence. Un truc pour les autres, les faibles, les vieux. Autant de poids dont il n'aura pas à se préoccuper, une énième manifestation de ce qu'il croit devoir nommer "darwinisme" : "Only the strong survive", n'est-ce pas.
Et lui fait partie des forts.
Il DOIT donc pouvoir sortir à sa guise, partir en week-end, au besoin dealer des achats de masques ou de gel car il a un ami qui traficote ce matériel à prix d'or. Il n'a rien, ne craint rien : pour cela il suffit de confiner LES AUTRES. Dans le pire des cas, il sera un porteur sain. Il va à coup sûr contaminer des gens : rien à foutre ! Salaud ? Si vous le dites... et alors ?
Infirmières ? Médecins ? Pompiers ? Ouais. Sont payés pour ça, non ?
Comment le reconnaître ? Souvenez-vous... vous l'avez croisé à l'école élémentaire, plus tard à la vingtaine puis professionnellement... Voilà, vous y êtes. Ne vous reste plus qu'à mettre un nom dessus : c'est lui ! Son nom vous échappe ? Simple pourtant : c'est MOI JE !
Suit le con fini, inconscient, rebelle de pacotille, anti-social d'occasion, le faux gentil, le dangereux naïf, le benêt innocent. Le pire évidemment. Il vaut toujours mieux avoir à faire à un salaud qu'à un crétin : vous pourrez acheter le premier, ou lui infliger mille maux sans aucun scrupule. Pour le réduire.
L'autre par contre, ne comprend pas, yeux écarquillés, bouche ouverte, ne croit pas, ne voit pas pourquoi il renoncerai à son confort. Pas si dangereux que ça, ce virus. mortel certes, pas plus que le cancer ou les accidents de la route - il a les chiffres...
Ce con là ne fait rien de mal, dit-il.
Facile à reconnaître, avec son petit sac à dos, son portable et ses écouteurs, ses sneakers et son bonnet. Il jogge ou se balade tranquillement, s'affale et se roule sur des ersatz de pelouses urbaines, se promène sur les plages en couleurs pastels, son petit pull sur les épaules, randonne sur les sentiers n'épargnant rien de sa sueur et de ses halètements à ses compagnons en connerie, ne voit aucun inconvénient à traîner ses enfants en bas-âge au milieu de ses semblables, ou n'oublie pas de faire son marché - bio si possible. Il est tellement adepte et militant du "Vivre ensemble", ce con, qu'il ne peut même pas imaginer qu'il s'est transformé en agent actif du "Crever ensemble".
Variante : celui qui, précautionneux pour lui-même, fuit la ville et se réfugie "au village" ou sur l'Île de Ré, selon les moyens et l'appartenance sociale. Là il ne risquera rien, l'air est si pur et nous sommes si peu nombreux. Peux-t-il faire don de cette saloperie à des gens qui ne lui ont rien demandé ? Ah bon ? Vous êtes sûr ? Il croit encore, le con, que ce virus est urbain. Et que donc... Le barbecue dans le jardin avec les voisins, la veillée comme avant - un temps qu'il n'a pas connu - avec nos vieux - profite, Ducon, c'est peut-être une question de jours pour eux...
On le voit, aucune exhaustivité. Et on s'en voudrait de ne pas évoquer celui qui voit dans tout cela une punition divine - lui, étant par définition exempt de tout péché mortel, ne peut subir cette foudre de son Dieu d'amour etc. -, celui qui pense (?), croit et dit que c'est une épidémie pour blancs et qu'il est sous la protection d'Allah - variante radicale : il pourra volontiers cracher sur les flics blancs si seulement ça pourrait les faire crever, on ne sait jamais...
Pour finir, je m'en voudrais d'occulter le Roi des Salauds : lui il s'informe, il sait, il milite : l'intégriste vert, le pur, l'amoureux, l'ami des petits oiseaux, le chantre de la planète - il n'y a pas de planète B... Si le salut de la planète passe par l'extermination virale du genre humain, eh bien...
Mais au passage, si LUI peut survivre, ce ne serait pas plus mal...
J'arrête : aucune envie de m'écharper avec la Police de la Pensée qui n'a en rien renoncé à sa vigilance... au contraire.
Tu auras compris que ceci n'est qu'un billet d'humeur, "hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère !"
Et parce que seule survivra la beauté, ce qui suit, dédicace spéciale à l'ami Philippe Vilain, en sa retraite napolitaine...
Car entre le confiné et le con fini, il y a probablement bien plus qu'une voyelle finale comme différence.
Maugréant ou pas, le premier a l'élémentaire souci de soi, de la préservation de son être et de ses proches, éventuellement et accessoirement de cet inconnu si souvent fâcheux que l'on nomme "autrui".
Dos courbé et tête dans les épaules, sourire aux lèvres ou regard confiant même s'il n'est pas dupe, il traversera l'épreuve, "per forza o per amore", "entre ennui et souffrance" - Schopenhauer encore et toujours. Ou pas.
Mais il n'aura rien fait pour alourdir le malheur des temps.
En somme, le maximum que l'on puisse attendre d'un être humain. Au delà, cela relève d'une rare et heureuse surprise.
Le con fini ne relève pas de la rareté, lui. Sa dispersion sur toutes les latitudes en fait une espèce tellement riche qu'on doit, sous peine d'inventaire exhaustif, la subdiviser au moins grossièrement, en deux catégories.
Tout d'abord, le con fini conscient. Le virus ? Il ne le craint pas, se dit prêt à l'affronter, et en public de préférence. Un truc pour les autres, les faibles, les vieux. Autant de poids dont il n'aura pas à se préoccuper, une énième manifestation de ce qu'il croit devoir nommer "darwinisme" : "Only the strong survive", n'est-ce pas.
Et lui fait partie des forts.
Il DOIT donc pouvoir sortir à sa guise, partir en week-end, au besoin dealer des achats de masques ou de gel car il a un ami qui traficote ce matériel à prix d'or. Il n'a rien, ne craint rien : pour cela il suffit de confiner LES AUTRES. Dans le pire des cas, il sera un porteur sain. Il va à coup sûr contaminer des gens : rien à foutre ! Salaud ? Si vous le dites... et alors ?
Infirmières ? Médecins ? Pompiers ? Ouais. Sont payés pour ça, non ?
Comment le reconnaître ? Souvenez-vous... vous l'avez croisé à l'école élémentaire, plus tard à la vingtaine puis professionnellement... Voilà, vous y êtes. Ne vous reste plus qu'à mettre un nom dessus : c'est lui ! Son nom vous échappe ? Simple pourtant : c'est MOI JE !
Suit le con fini, inconscient, rebelle de pacotille, anti-social d'occasion, le faux gentil, le dangereux naïf, le benêt innocent. Le pire évidemment. Il vaut toujours mieux avoir à faire à un salaud qu'à un crétin : vous pourrez acheter le premier, ou lui infliger mille maux sans aucun scrupule. Pour le réduire.
L'autre par contre, ne comprend pas, yeux écarquillés, bouche ouverte, ne croit pas, ne voit pas pourquoi il renoncerai à son confort. Pas si dangereux que ça, ce virus. mortel certes, pas plus que le cancer ou les accidents de la route - il a les chiffres...
Ce con là ne fait rien de mal, dit-il.
Facile à reconnaître, avec son petit sac à dos, son portable et ses écouteurs, ses sneakers et son bonnet. Il jogge ou se balade tranquillement, s'affale et se roule sur des ersatz de pelouses urbaines, se promène sur les plages en couleurs pastels, son petit pull sur les épaules, randonne sur les sentiers n'épargnant rien de sa sueur et de ses halètements à ses compagnons en connerie, ne voit aucun inconvénient à traîner ses enfants en bas-âge au milieu de ses semblables, ou n'oublie pas de faire son marché - bio si possible. Il est tellement adepte et militant du "Vivre ensemble", ce con, qu'il ne peut même pas imaginer qu'il s'est transformé en agent actif du "Crever ensemble".
Variante : celui qui, précautionneux pour lui-même, fuit la ville et se réfugie "au village" ou sur l'Île de Ré, selon les moyens et l'appartenance sociale. Là il ne risquera rien, l'air est si pur et nous sommes si peu nombreux. Peux-t-il faire don de cette saloperie à des gens qui ne lui ont rien demandé ? Ah bon ? Vous êtes sûr ? Il croit encore, le con, que ce virus est urbain. Et que donc... Le barbecue dans le jardin avec les voisins, la veillée comme avant - un temps qu'il n'a pas connu - avec nos vieux - profite, Ducon, c'est peut-être une question de jours pour eux...
On le voit, aucune exhaustivité. Et on s'en voudrait de ne pas évoquer celui qui voit dans tout cela une punition divine - lui, étant par définition exempt de tout péché mortel, ne peut subir cette foudre de son Dieu d'amour etc. -, celui qui pense (?), croit et dit que c'est une épidémie pour blancs et qu'il est sous la protection d'Allah - variante radicale : il pourra volontiers cracher sur les flics blancs si seulement ça pourrait les faire crever, on ne sait jamais...
Pour finir, je m'en voudrais d'occulter le Roi des Salauds : lui il s'informe, il sait, il milite : l'intégriste vert, le pur, l'amoureux, l'ami des petits oiseaux, le chantre de la planète - il n'y a pas de planète B... Si le salut de la planète passe par l'extermination virale du genre humain, eh bien...
Mais au passage, si LUI peut survivre, ce ne serait pas plus mal...
J'arrête : aucune envie de m'écharper avec la Police de la Pensée qui n'a en rien renoncé à sa vigilance... au contraire.
Tu auras compris que ceci n'est qu'un billet d'humeur, "hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère !"
Et parce que seule survivra la beauté, ce qui suit, dédicace spéciale à l'ami Philippe Vilain, en sa retraite napolitaine...
At the Bay of Naples, Paul Wolff (1930's).
Miss Rosen a toujours de belles photos...
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