Les belles histoires de l'Oncle Arthur.

Dernier en date des clichés, punchlines ou éléments de langage sous emballage sociologique assénés à longueur de journée par le crétin médiatique au crétinisé médiatisé : la distance relationnelle.
Il ignore, le crétin médiatique, dans son incommensurable inculture, que le sujet a été épuisé il y a plus d'un siècle par l'Oncle Arthur.
On devrait toujours lire avec profit l'Oncle Arthur : il désencombre l'esprit, fait gambader les neurones, et, par là, éloigne le crétin ! Salutaire prophylaxie en tous lieux et temps, plus que jamais nécessaire aujourd'hui.
Le secret réside dans la quantité de "chaleur intérieure propre".
Voilà donc que...
"Par une froide journée d’hiver un troupeau de porcs-épics s’était mis en groupe serré pour se garantir mutuellement contre la gelée par leur propre chaleur. Mais tout aussitôt ils ressentirent les atteintes de leurs piquants, ce qui les fit s’écarter les uns des autres. Quand le besoin de se réchauffer les eut rapprochés de nouveau, le même inconvénient se renouvela, de sorte qu’ils étaient ballottés de çà et de là entre les deux maux jusqu’à ce qu’ils eussent fini par trouver une distance moyenne qui leur rendît la situation supportable. Ainsi, le besoin de société, né du vide et de la monotonie de leur vie intérieure, pousse les hommes les uns vers les autres ; mais leurs nombreuses manières d’être antipathiques et leurs insupportables défauts les dispersent de nouveau.  
La distance moyenne qu’ils finissent par découvrir et à laquelle la vie en commun devient possible, c’est la politesse et les belles manières. En Angleterre on crie à celui qui ne se tient pas à cette distance : "Keep your distance !"
 Par ce moyen le besoin de se réchauffer n’est, à la vérité, satisfait qu’à moitié, mais, en revanche, on ne ressent pas la blessure des piquants. Cependant celui qui possède assez de chaleur intérieure propre préfère rester en dehors de la société pour ne pas éprouver de désagréments, ni en causer."
Arthur Schopenhauer, Parerga et Paralipomena, ( Chapitre XXXI, §396 ).



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